« C’est la preuve de ses engagements qui rend l’entreprise attractive… ou pas »

Par Marie Brabant, fondatrice de We Can, structure qui accompagne les dirigeant.e.s dans le déploiement de leur démarche RSE en Provence.
Par Marie Brabant, fondatrice de We Can, structure qui accompagne les dirigeant.e.s dans le déploiement de leur démarche RSE en Provence.

Il y a encore dix ou quinze ans, on ne parlait pas de responsabilité sociale de l’entreprise, et encore moins de responsabilité environnementale. L’essentiel des activités était motivé par des enjeux de développement, de rentabilité et d’internationalisation. Une large part de notre capital humain était remis aux mains des marques et des multinationales dites « prestigieuses », parce que faisant la fierté de notre pays. Travailler pour ces sociétés était considéré comme un honneur. Aujourd’hui, c’est pourtant bien la mission qu’elle s’est fixée et les preuves de ses engagements qui vont rendre l’entreprise attractive… ou pas.

Selon une étude de l’ADEME publiée l’an dernier, 78 % des Français souhaitent que la société se transforme selon un modèle économique moins consumériste. Une tendance qui se constate aussi en entreprise. Alors que certaines se vident de leurs effectifs, les demandeurs d’emploi ont tendance à bouder les structures-reines d’autrefois, préférant se tourner vers de jeunes pousses ou des sociétés qui innovent et qui remettent en question leur business model. En témoignent le groupe Ricard, Yves Rocher, Petit Bateau ou des entités plus récentes comme les jeans 1083, le Slip français, les baskets Veja… et bien d’autres.

Le salaire n’est plus le seul levier qui motive. Collaborateurs et demandeurs d’emploi souhaitent trouver une source de fierté et de reconnaissance au travers de leur travail. 69% des jeunes affirment vouloir intégrer une structure qui a des engagements environnementaux, dotée de valeurs éthiques, prônées et surtout suivies dans l’entreprise. Ils veulent que leur employeur devienne acteur de la transition écologique et énergétique. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent de voir les collaborateurs s’organiser pour influencer l’entreprise dans le sens de cette transition. Comme cela a été le cas chez Michelin ou chez Airbus helicopters par exemple.

L’enjeu d’aujourd’hui pour une entreprise est donc bien de remettre du sens dans son activité. Ce qui signifie aussi, laisser plus de place à la liberté de conscience des individus. Si son rôle se cantonnait autrefois à servir de cellule économique et sociale, il s’étend désormais à une fonction sociétale. L’entreprise ne se développe plus simplement dans un écosystème propre et restreint. Elle navigue dans un environnement beaucoup plus vaste, où elle est jugée pour ses partis pris. A l’ère de l’omniprésence des nouvelles technologies et des canaux de communication, un seul faux pas et son image est touchée, sa valeur dépréciée, ses collaborateurs déçus.

Il est temps pour l’entreprise de se recentrer sur sa raison d’être, sur l’apport fait à la société par le déploiement de ses produits et services. Elle doit réapprendre à séduire, en toute transparence, sans fards et sans reproches. Le travail en intelligence collective, qui consiste à embarquer ses équipes, est au cœur de sa reconquête et de sa durabilité.

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