Elle intervient lors de la conférence « Quel avenir pour Marseille en 2050 ? » qui se tient dans le cadre de l’arrivée du Tour Alternatiba ces 4,5 et 6 octobre à Marseille. La Marseillaise Jessica Crillon, écologue dans une aire marine protégée en Martinique, rédige une tribune pour Maintenant où elle plante
le décor de La Bascule, le peuple des gens qui doutent. Un conte-roman sur fond d’écologie dont elle est l’autrice, où Marseille devient ville inspirante de la bascule écologique au niveau mondial.
Augmentation des température, sécheresse, feu, montée des eaux… il y a de quoi s’inquiéter quand on imagine nos territoires méditerranéens en 2050. Et pourtant, nombreux sont les citoyens qui œuvrent au quotidien pour tenter de basculer vers un futur souhaitable. Certains d’entre eux seront d’ailleurs présents à La Cité des possibles, organisée par Alternatiba, mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale, du 4 et le 6 octobre 2024 à Marseille.
Les initiatives sont nombreuses. Et pourtant, la société reste dans son engrenage, la transition écologique est longue, trop longue au regard de la rapidité des changements globaux qui affectent notre biodiversité et nos sociétés. Alors il y a cette idée. Tout pourrait s’accélérer. Et Marseille deviendrait un laboratoire pour la grande bascule écologique mondiale.
Voilà le projet : des milliers de personnes se donnent rendez-vous à Marseille, le 28 mai 2028, pour qu’elle devienne la première ville à basculer en ville forêt. Durant plusieurs mois, on lui retire son goudron pour replanter des jardins nourriciers. On modifie son urbanisme en profondeur pour réduire au maximum ses besoins énergétiques. On installe des panneaux solaires sur ses toits, on y plante des forêts fruitières. On changer l’organisation de la cité, ses déplacements, les façons d’y vivre, d’y manger, d’y œuvrer…
Quelques mois plus tard, on redécouvre une ville où les voitures n’existent pratiquement plus. Les transports maritimes à voile et pédales sont développés. Les habitants réintègrent leurs villes, à pieds ou en roulettes. Les transports en commun sont organisés d’un bout à l’autre de la ville. Ce qui frappe le plus, c’est le calme. Quand les voitures disparaissent, le chant des oiseaux se laisse entendre, les discutions des passants aussi… Les problèmes de respiration liés à la pollution s’amenuisent.
Marseille donne envie… tel un phare, elle entraine dans son sillage d’autres grandes métropoles du monde qui décident d’appuyer sur pause pour effectuer, elles aussi, leurs bascules accélérées.
Au début, ce n’est qu’une galéjade des ruelles pour faire du bien. Mais finalement, ils vont le faire, ce débarquement de saltimbanques et de semeurs de graines. C’est ainsi que les songes prennent corps et que les utopies se révèlent. Plusieurs destins s’entremêlent, il y a Fanny de la Plaine, Clara des Calanques, Alice des nuages, Hélio des mers, Monsieur Pompon de la deuxième marche, Papi des Cabanons, la vieille aveugle qui voit tout et la petite Lumina qui ressent le vivant.
La Bascule est une ode aux pirates et poétesses, aux fleurs et cabanons, aux jardinières et clowns, aux gens qui doutent et qui espèrent, aux gens tendres, ceux qui tissent, ceux qui plantent, ceux qui se plantent, aux misérables et aux dingues ! C’est une déclaration d’amour au panache de la vie, à la mer et aux forêts, aux asticots et cachalots, aux failles et beautés de nos humanités…
Cette histoire vous sera contée lors de la conférence « Quel avenir pour Marseille en 2050 ? », qui se tiendra ce samedi 5 octobre, de 14h à 16h, au Théâtre de l’œuvre
Avec Wolfgang Cramer, directeur de recherche au CNRS, et Marin Maufrais, de La Forêt des Possibles nous partirons du « Marseille 2050 sans bascule » pour explorer les futures souhaitables avec le public.
Au plaisir de vous y retrouver pour basculer ensemble vers un nouveau monde !
Textes de l’auteure à découvrir sur : www.plumedesmers.fr